Interview de Rafael Ortiz, dessinateur de Mohamed Ali, Kinshasa1974 (Prix Bulles de sport 2021)

 * Tout d'abord, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Rafael Ortiz, Argentin, je suis dessinateur, j'ai travaillé sur des comics américains entre 2010 et 2015 (CrossedDan the Unharmable), puis j'ai publié ma première BD avec JD en 2016 (Mao Zedong - Glénat) et à l'exception d'un livre avec Frédéric Richaud (L'envers des nuages - Glénat), toutes mes œuvres en France ont été et sont scénarisées par JD.

Votre album Mohamed Ali, Kinshasa 1974 vient de gagner le Prix Bulles de Sport 2021, récompensant la meilleure BD de sport de l’année. Que vous inspire cette récompense ?

Toute la reconnaissance de notre travail, c'est un grand honneur pour moi. J'espère aussi honorer la légende du GOAT (GOAT : Greatest of All Time, Mohamed Ali) et d’Abbas.

Pouvez-vous raconter ce projet original mixant BD et photos ? Comment est née l’idée de l’album ?

J'ai laissé JD raconter cette partie de l'histoire, je l'ai eu une fois que l'idée du livre était concrète.

 * Quels sont vos BD de sports préférées ?

Je n'ai pas de préférence actuellement, mais je me souviens très bien que je suivais une « historieta » ( BD pour les argentins ), « Gattin y el equipo » , une équipe de football composée de différents animaux, dont le principal était Gattin (un chat) une sorte de Maradona. 

En tant que fan de sport, et de boxe en particulier, avez-vous des idoles, des modèles sportifs ?

Maradona et Riquelme, en foot, Mohammad Ali maintenant que je connais un peu plus en profondeur sa vie. Je dois dire que j'aime les histoires de ces héros brisés, de ceux qui ont atteint la gloire maximale en partant de très bas.

 * En tant que dessinateur, comment avez-vous appréhendé ce projet ?

Dans ce projet mené en collaboration avec l'agence Magnum, il était essentiel que les photos d'Abbas occupent une place prépondérante dans les pages où elles apparaissent.

Par conséquent, la narration graphique tournait autour des photographies, j'avais pour tâche de sélectionner les photos et de les placer tout au long de l'histoire, le reste consistait à rechercher beaucoup d'infographies, à regarder les combats correspondants et à étudier les mouvements d'Ali et de ses rivaux, j'ai essayé de capturer au mieux la personnalité de chaque boxeur.


* Comment se retrouve-t-on dans ce projet de collection originale (Air libre) ?

Il s’agit surtout de rencontres, d’un parcours personnel qui m’a conduit à vouloir travailler autrement c’est-à-dire de façon moins traditionnelle. Le challenge m’attire, j’aime me renouveler dans mon travail, essayer de nouvelles choses et sortir de la routine.

Comment rencontre-t-/choisit-on le dessinateur/scénariste ? Comment décide-t-on que c'est la bonne personne ou est-ce un choix de l'éditeur dont on est étranger et indifférent ? Peut-on travailler indépendamment ?

Dans mon cas, c'est JD qui m'a proposé de faire un test pour montrer au rédacteur et à Abbas, le style que je pouvais donner à l'histoire, après que Horacio Altuna ait refusé pour des raisons personnelles, c'était un énorme défi pour moi.

C'était un plaisir de travailler avec JD sur cet album, il m'a donné beaucoup de liberté et l'éditeur aussi, je me suis senti très bien, c'est génial quand on a l'opportunité de voler en tant que dessinateur. 



* Comment choisit-on une technique de dessin selon le projet ? 

Dans les pages d'Ali, j'ai utilisé un mélange de pinceaux, de plumes et de crayons, de l'encre de Chine diluée dans certains cas, et j'ai cherché des références dans certains mangas, pour donner du dynamisme aux scènes de combat.


* Pouvez-vous nous parler de la place de la BD en Argentine ?

La BD est toujours une référence pour les artistes et les lecteurs en Argentine, bien que la majeure partie du marché soit occupée par les comics américains et les mangas japonais, mais elle est toujours présente.

* Est-ce que vous envisagez de travailler de nouveau sur une thématique sportive ?

J'aimerais bien, pour autant que le sujet de l'histoire soit intéressant, même si le sport regorge d'histoires incroyables et inépuisables.

 * Quels sont vos futurs projets ?

En ce moment je travaille sur le scénario de JD, dans une histoire de science-fiction, avec des dinosaures et des bêtes qui donnent du jeu à l'imagination, je ne peux pas révéler le titre pour le moment mais ce sera sous le label Glénat.

Merci Rafael ! 


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